• Entre la fin du XIIe siècle  et la fin du XIIIe siècle, la période des croisades voit la naissance d’un nouveau type de chevaliers : les moines-soldats, constituant des ordres à la fois hospitaliers, pour accueillir les pèlerins en Terres-Sainte, et des ordres militaires, pour les défendre des Infidèles. Les trois principaux sont les Templiers, les Hospitaliers de Saint-Jean et les Teutoniques. Ayant acquis une certaine notoriété et des moyens financiers, ces ordres se développent à travers toute l’Europe, notamment à Metz, une des rares villes à accueillir les trois ordres.

     

    Chapitre 3 : les chevaliers teutoniques 

     

    L’ordre teutonique est fondé par un particulier et sa femme vers 1127-1128 pour recueillir les pèlerins d’origine germanique en Terre sainte. L’ordre est constitué comme un hôpital par des bourgeois de Brême et de Lübeck lors du siège de Saint-Jean d’Acre en Palestine vers 1190 avant de devenir militaire en 1198. Il est reconnu officiellement par le pape Innocent III l’année suivante. Présent à Trèves en 1222, à Sarrebourg, puis à Sarrebruck en 1227, l’ordre semble s’implanter à Metz dès 1210.

    Le développement intra-muros, dans la rue des Allemands, se fait grâce à l’intervention de l’évêque de Metz, Conrad de Scharfenberg. Peu avant sa mort, il donne aux frères de l’ordre des terres du chapitre cathédral en Outre-Seille, pour y élever un nouvel hôpital. Ce dernier est inauguré en dehors de la muraille, à environ 300 m au sud de la porte des Allemands, et son église est consacrée en mai 1268.

    Carte des ordres hospitaliers et militaires à Metz à la fin du XIIIe siècle (J. TRAPP)

     

    Carte des ordres hospitaliers et militaires à Metz à la fin du XIIIe siècle

    (Cartographie : J. TRAPP - Historia Metensis)

     

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  • Entre la fin du XIIe siècle  et la fin du XIIIe siècle, la période des croisades voit la naissance d’un nouveau type de chevaliers : les moines-soldats, constituant des ordres à la fois hospitaliers, pour accueillir les pèlerins en Terres-Sainte, et des ordres militaires, pour les défendre des Infidèles. Les trois principaux sont les Templiers, les Hospitaliers de Saint-Jean et les Teutoniques. Ayant acquis une certaine notoriété et des moyens financiers, ces ordres se développent à travers toute l’Europe, notamment à Metz, une des rares villes à accueillir les trois ordres.

    Partie 2 - Les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem

     

    La sainte maison de l’Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem est le premier ordre à être créé en Terre sainte. Vers 1070, des marchands italiens obtiennent du calife d’Égypte l’autorisation de bâtir un hôpital près de l’église du Saint-Sépulcre à Jérusalem pour y accueillir les pèlerins. Après la prise de la ville en 1099, l’hôpital se développe et devient la maison mère d’un ordre religieux hospitalier et en 1113, le pape Pascal II reconnaît l’existence de la communauté. À partir de 1137, l’ordre est militarisé et doit ainsi offrir une escorte aux pèlerins venus en Terre sainte. 

    Comme la plupart des ordres hospitaliers, la date d’implantation de l’Hôpital à Metz reste incertaine, bien que leur présence soit attestée dès la fin du XIIe siècle. En 1194, un acte émis par l’évêque Bertram (1180-1212) donne des terres à Augny à l’ordre.

     

    Les ordres hospitaliers à Metz : Templiers, Hospitaliers et Teutoniques

     

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  • Entre la fin du XIIe siècle  et la fin du XIIIe siècle , la période des croisades voit la naissance d’un nouveau type de chevaliers : les moines-soldats, constituant des ordres à la fois hospitaliers, pour accueillir les pèlerins en Terres-Sainte, et des ordres militaires, pour les défendre des Infidèles. Les trois principaux sont les Templiers, les Hospitaliers de Saint-Jean et les Teutoniques. Ayant acquis une certaine notoriété et des moyens financiers, ces ordres se développent à travers toute l’Europe, notamment à Metz, une des rares villes à accueillir les trois ordres. 

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  • Depuis quelques semaines, la question de l’aménagement de l’ancien hôpital Bon-Secours suscite des réactions de la part d’une partie de la population messine, notamment autour du souvenir de l’ancienne abbaye Saint-Arnoul. C’était l’occasion de faire un point sur l’occupation de ce site aux périodes antique et médiévale, ainsi que les découvertes archéologiques qui y ont été faites. 

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  • À la fin du Moyen Âge, Metz est une cité puissante de 25 000 habitants environ, répartis sur 160 hectares et défendus par une enceinte urbaine de plus de 5 500 mètres. Elle dispose d’un système de défense complexe, géré par un collège de sept membres élus, les Sept de la guerre, tous issus des paraiges messins. Créés en 1323, ils disposent d’un budget conséquent, variable selon le contexte militaire. Ainsi, aux XVe-XVIe siècles, ces sommes représentent plus de la moitié du budget de la ville. Le développement de l’artillerie en Occident à partir du XIVe siècle vient également modifier la stratégie de défense de la cité.

    La tradition littéraire mentionne la première utilisation d’arme à feu à Metz en 1324, lors de la guerre des Quatre Seigneurs, mais l’interprétation du texte tend à montrer qu’il s’agit plutôt d’armes de jet. La première attestation fiable d’armement à feu – des bombardes – dans le Pays messin date de 1348, lors d’une guerre menée par Metz dans le Saulnois. À partir de 1430, on assiste à une diversification de l’armement messin, comme partout en Occident, avec l’apparition de la couleuvrine, puis du veuglaire, de la serpentine et de la haquebute lors du siège de Metz de 1444. D’abord conservées dans plusieurs granges, notamment celle proche de la porte du Pont-des-Morts, ces armes sont ensuite progressivement réparties sur toute l’enceinte entre 1450 et 1475.

     

    Couleuvrine provenant du château de Mardigny, près de Metz (fin XVe s.) (Musée de la Cour d'Or - Metz Métropole ; L. Kieffer ; inv. 82.20.1)

    Couleuvrine provenant du château de Mardigny, près de Metz (fin XVe s.) (Musée de la Cour d'Or - Metz Métropole ; L. Kieffer ; inv. 82.20.1)

     

    Un document daté de 1508 permet de bien appréhender l’état de l’arsenal messin. Reproduit dans le tome VI de l’Histoire de Metz par les Bénédictins, cet inventaire détaille l’état et l’emplacement des pièces d’artillerie sur l’enceinte, à l’intérieur des tours, des portes, ou encore des ponts. À cette date, la ville dispose un arsenal conséquent de 519 pièces. Il est composé de couleuvrines (48%), de haquebutes (31%), des serpentines (9%), de veuglaires (4%), de bombardes (4%) et de pièces diverses. Certains spécimens sont encore aujourd’hui conservés au Musée de La Cour d’Or – Metz Métropole, comme ces deux serpentines, ces deux haquebutes et cette couleuvrine. Alors qu’au début du XVe siècle, les bombardes projettent des boulets en pierre, un siècle plus tard, l’essentiel des armes tire des boulets de fer ou de petites balles en plomb (ou plommées).

     

    Serpentine provenant du château de Mardigny, près de Metz (fin XVe s.) (Musée de la Cour d'Or - Metz Métropole ; L. Kieffer ; inv. 127)

    Serpentine provenant du château de Mardigny, près de Metz (fin XVe s.) (Musée de la Cour d'Or - Metz Métropole ; L. Kieffer ; inv. 127)

     

    Afin d’acquérir une certaine autonomie dans la fabrication de ces armes, de leurs munitions et de la poudre (nécessaire au tir de projectiles), la cité se dote de plusieurs infrastructures. Entre 1478 et 1506, les Sept de la guerre font construire sur l’île du Saulcy une forge pour la réalisation de pièces d’artillerie. Puis, en 1518, ils aménagent dans une maison de la colline Sainte-Croix, dans l’actuelle rue de l’Abbé-Risse, une fonderie de serpentines. Pour produire de la poudre, les Sept de la guerre font aussi bâtir un moulin à poudre sur l’île du Saulcy. Enfin, des forgerons de la cité se chargent de fabriquer des boulets de fer, tandis que des moules en cuivre, conservés dans certaines tours, permettent de couler des plommées.

     

    Haquebutes provenant du château de Mardigny, près de Metz (fin XVe s.) (Musée de la Cour d'Or - Metz Métropole ; L. Kieffer ; inv. 82.20.3 et 4)

    Haquebutes provenant du château de Mardigny, près de Metz (fin XVe s.) (Musée de la Cour d'Or - Metz Métropole ; L. Kieffer ; inv. 82.20.3 et 4)

     

    Cet important arsenal, plus important que celui du duc de Lorraine, est comparable à celui des grandes villes du Saint-Empire romain germanique ou à ceux de certains grands seigneurs, comme le duc de Bourgogne. Habillement réparties sur l’enceinte, ces armes ont permis à Metz de se défendre contre les agressions extérieures jusqu’en 1552.

    Le développement de l’artillerie à Metz (XIVe-XVIe siècles)

    Soldats tirant à la haquebute lors du siège de Metz en 1552 (détail ; BM Metz)

     

    Pour aller plus loin

    Emmanuel de Crouy-Chanel, Canons médiévaux : puissance de feu, Paris, REMPART, 2010, 128 p.

    Lorédan Larchey, « Les maîtres bombardiers, canonniers et couleuvriniers de la cité de Metz », Mémoires de la Société d’Archéologie et d’Histoire de la Moselle, 1861, p. 107-193.

    Léon Maujean, « L’emploi des premières armes à feu dans la cité de Metz », Mémoire de l’Académie de Metz, 1923, p. 139-151.

     


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