• Les ordres hospitaliers et militaires à Metz. Templiers, Hospitaliers et Teutoniques

    Entre la fin du XIIe siècle  et la fin du XIIIe siècle , la période des croisades voit la naissance d’un nouveau type de chevaliers : les moines-soldats, constituant des ordres à la fois hospitaliers, pour accueillir les pèlerins en Terres-Sainte, et des ordres militaires, pour les défendre des Infidèles. Les trois principaux sont les Templiers, les Hospitaliers de Saint-Jean et les Teutoniques. Ayant acquis une certaine notoriété et des moyens financiers, ces ordres se développent à travers toute l’Europe, notamment à Metz, une des rares villes à accueillir les trois ordres. 

     

    Partie 1 : Les Templiers

    La chapelle des Templiers de Metz (XIIIe s.)

     

     

     

     

    À Metz, les Templiers se sont implantés au début du XIIIe siècle dans le sud de la ville, dans le quartier de l’ancienne citadelle, après avoir quitté leur emplacement primitif cédé par l’abbesse de Sainte-Glossinde, devant la porte Saint-Thiébault. Leur date précise d’installation n’est pas connue avec certitude, mais elle intervient durant la première moitié du XIIe siècle , avant 1248, puisque, lors du départ du roi Louis VII pour la IIe Croisade de Metz, il rend visite aux chevaliers du Temple.

     

     

     La chapelle des Templiers de Metz (XIIIe s.) (© L. Kieffer) 

    Plans de la chapelle des Templiers de Metz

     

     

     

    Le seul vestige de la présence templière à Metz est un petit oratoire. Long de 17 m et large de 11 m, cet édifice roman orienté présente la particularité d’avoir la forme d’un octogone rachetant un prisme circulaire, lui-même rachetant une abside semi-circulaire. Au-dessus de la porte, dont le linteau laisse apparaître une croix dite « de Malte », les vestiges d’un arc suggèrent la présence d’un porche voûté. Ce plan voulait rappeler celle du Saint-Sépulcre à Jérusalem.

     

     

     Plans et coupes de la chapelle des Templiers de Metz

     

    Les ordres hospitaliers et militaires à Metz. Templiers, Hospitaliers et Teutoniques

     

    Les décors peints intérieurs ne sont pas ceux d’origine, puisqu’entre 1910 et 1913, l’armée allemande reconvertit la chapelle en station télégraphique et la décore avec des fresques imitant le style médiéval. Les fresques originelles du XIIIe siècle, connues par des photographies des frères Prillot et des descriptions du XIXe siècle représentaient des motifs religieux, comme une Vierge assise sous un arc trilobé.

     

     

    Classée Monument historique en 1840, la chapelle a connu de nombreuses restaurations et fouilles entre 1859 et 1865. De nombreux sarcophages ont été mis au jour aux abords de l’édifice, laissant penser que les frères étaient inhumés à proximité de la chapelle, ayant probablement une nature funéraire. Cette hypothèse est confortée par la découverte de la pierre tombale du maître de la Confrérie des Maçons du Temple datant de 1287.

     Anciennes peintures murales de la chapelle des Templiers (© Arch. dép. de la Moselle)

    Les ordres hospitaliers et militaires à Metz. Templiers, Hospitaliers et Teutoniques

     

     

     

    Toutefois, la configuration de la commanderie de Metz reste incertaine. Existait-il d’autres bâtiments pour y loger les frères ? Les plans du XVIIIe siècle représentent un bâtiment situé à une trentaine de mètres au nord de la chapelle, dénommé Magasin de Beau-pré, qui aurait pu appartenir aux Templiers, mais aucun texte ne le confirme. Peut-être que les frères logeaient dans une des neuf maisons possédées par l’ordre à Metz et aux alentours, dont deux près de l’église Saint-Martin, deux maisons « près de l’hôtel de Poincignon Châtelain », une maison à la Wade près de Vallières, une maison rue du Sac en Outre-Seille et trois maisons en Fournirue.

     

     

     

     

     

     

    Pierre tombale d'un frère de la commanderie de Metz (1287) (© Musée de La Cour d'Or - Metz Métropole)

     

     

    Mais la disparition du Temple, ordonnée par le roi Philippe le Bel en 1307, mais qui ne survient à Metz qu’en 1319, rend difficile de mieux appréhender l’histoire de la commanderie de Metz.

     

    Pour en savoir plus

    Ernest de BOUTEILLER, « Fouilles de l’oratoire des Templiers de Metz », dans le Bulletin de la société d'archéologie et d'histoire de la Moselle, VII, Metz, 1864, p. 151-154.

    Ernest de BOUTEILLER, « Fouilles de l’oratoire des Templiers de Metz », dans le Bulletin de la société d'archéologie et d'histoire de la Moselle, IV, Metz, 1861, p. 46-48, p. 163.

    Julien TRAPP et Pierre-Marie MERCIER, « A-t-on retrouvé la commanderie templière de Metz ? », dans les Cahiers Lorrains, 3/4, 2008, p. 38-43.

    Félicien de SAULCY, « Les Templiers de Metz », dans Revue archéologique, 1849, p. 605-617.

    Félicien de SAULCY, « L’oratoire des Templiers de Metz », dans les Mémoires de l’Académie nationale de Metz, Académie royale, Metz, 1834-1835, p. 436-445.

    Eugène VOLTZ, « La chapelle des Templiers de Metz », dans Congrès archéologique de France, 149e session, 1991, Les Trois-Évêchés et l'ancien duché de Bar, Paris, Société d’Histoire et d’Archéologie, 1995, p. 517-524.

    Eugène VOLTZ, « La chapelle des Templiers à Metz », dans Archéologia n° 56, mars 1973, p. 24-31.


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