• Le relevé de l’enceinte médiévale de Metz (4e phase)

    Le 10 mars 2013, l’association Historia Metensis a réalisé le relevé topographique du dernier tronçon de l’enceinte médiévale de Metz (ill.1). Celui-ci comprenait les murs de courtine des XIIIe et XIVe s., la tour des Potiers d’étain, une bretèche (ou tour-porte ?), une fausse braie, un moineau (ou caponnière) et une tour d’artillerie. Comme les années précédentes, l’objectif de ce relevé était double : établir un relevé précis des restes des fortifications médiévales et les confronter aux sources en archives.

    Le relevé de l’enceinte médiévale de Metz (4e phase)

    1. Vue de la fausse braie de la porte des Allemands (1526-1527)

    Édifié au nord de la porte des Allemands dans le premier quart du XIIIe s., le mur reliant la porte des Allemands à la tour des Potiers d’étain était un mur de courtine. Par sa hauteur (8 m) et son épaisseur (3 m), il permettait de défendre la cité et de résister aux tirs de toutes sortes. Le mur actuel ne semble toutefois plus présenter son tracé originel. Écroulé une première fois en 1523 en raison de mauvaises conditions météorologiques, il est reconstruit en 1526, en même temps que le mur de fausse braie. Entre temps, la zone sert de carrière à ciel ouvert. D’après les vues anciennes, le tracé du mur semblait toutefois être rectiligne, ne présentant pas d’angles. Il est possible qu’une reconstruction du mur soit intervenue dans les années 1730 par L. de Cormontaigne, comme en témoignent plusieurs portes présentant un encadrement typique de cette époque. C’est à cette époque que la fortification est recouverte d’un rempart de terre.

     

    2. Vestiges de la tour des Potiers d'étain

    2. Vestiges de la tour des Potiers d'étain

    Le mur du XIIIe s. vient se raccorder à une tour d’artillerie, la tour des Potiers d’étain (ill.2). Construite en 1381, elle est de forme heptagonale. Remblayée par ce rempart de terre, elle est découverte en 1911 lors des travaux d’urbanisme allemands. Nos observations laissent penser que la tour était enserrée par un mâchicoulis et était voûtée. Elle faisait la jonction entre le mur de la Grève édifié à la même époque et le mur de l’Épaisse muraille, datant du XIIIe s. Il ne reste aujourd’hui que le départ de ce mur, mais à l’origine, il enserrait le quartier de la Grève, le laissant en dehors de toute protection. En raison de son nom, cette partie de la ville devait être inhospitalière à cause de la présence de sable et de gravier.

     

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    3. Bretèche construite sur le mur de la Grève

    En 1381, la Grève est mise en sécurité par un mur, dont la partie nord a été étudiée en 2011. Détruit partiellement en 1911, le mur est construit en moellons équarris en calcaire de Jaumont. D’après les sources de la seconde moitié du XVe s., ce matériau local était extrait dans les carrières du mont Saint-Quentin, situées à quelques kilomètres à l’ouest de Metz. D’après plusieurs vues de l’époque moderne, il comportait des créneaux et des merlons percés de meurtrières. Ceux-ci ont été démantelés en 1676, car ils étaient devenus inutiles en raison de la mise en place d’un système de fortification bastionné voulu par Vauban.

     

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    4. Caponnière Desch vue du nord

    Ce tronçon présente un élément remarquable, dont seule la partie ouest est visible, sa face avant ayant été remblayée par la fausse braie (ill.3). Sa configuration est similaire à la bretèche étudiée en 2011. Sa face avant est visible sur plusieurs documents de l’époque moderne. Elle diffère légèrement de cette dernière, mais pourrait correspondre également à une bretèche ou à une tour-porte.

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    5. Intérieur de la caponnière Desch

    En 1526-1527, après l’effondrement d’une partie du mur, celui-ci est reconstruit et se voit doublé d’un massif mur de fausse braie, haut de plus de 13 m. Il est flanqué d’un moineau, traditionnellement dénommé « caponnière Desch » (ill. 4 et 5), et d’une tour d’artillerie (ill.6), toutes les deux équipées de canonnières. On ralliait ces deux ouvrages à l’aide de souterrains, détruits pour la plupart.

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    6. Tour d'artillerie

    Cet important ouvrage est à mettre en relation avec la construction des salles de tir de la porte des Allemands en 1529, étudiées en 2012, et qui permettaient d’accéder à la fausse braie en toute sécurité. Tout ceci est l’œuvre de Philippe Desch, magistrat de la cité de Metz et alors gouverneur des Murs. Il a laissé plusieurs traces l’attestant, comme des bas-reliefs, une statue et des inscriptions. L’une d’elles, gravée sur la clé de voûte de la caponnière Desch (ill. 7), le désigne comme maître de l’ouvrage (de la fausse braie, de la caponnière et de la tour d’artillerie). Cette même inscription mentionne un certain Pierron Peltre comme clerc (secrétaire) des gouverneurs des Murs, Thiedrich comme maître maçon et Faquenel comme maître d’œuvre de la caponnière. Cet ensemble architectural présente la particularité d’être orné de bas-reliefs à caractère militaire (boulets explosifs, pointes de diamant…). Une autre inscription nous informe que la partie sud de la fausse braie a été construite sur pilotis, tandis que la partie nord l’a été à partie de fondations réalisées avec un coffrage en bois.

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    7. Inscription dans la caponnière mentionnant Philippe Desch comme maître d'ouvrage


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