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Une famille du patriciat messin : les Heu.
Au mois d'octobre 2011, Pierre-Marie Mercier, membre de l'association, a soutenu sa thèse en vue d'obtenir le titre de docteur en histoire médiévale de l'Université de Metz. Dans ce paragraphe nous vous proposons un résumé succinct de ce travail. Deux aspects justifient le choix de ce lignage : la durée de leur présence à Metz et la richesse du fonds documentaire les concernant, l'essentiel étant composé par le fonds de Clervaux (conservé aux archives départementales de la Moselle) et édité en partie par F. X. Wurth-Paquet et N. Van Werveke et deux manuscrits familiaux, le manuscrit de Bruxelles, Goethals 1327 et le manuscrit de l'Arsenal 5028.
La monographie proposée sur les Heu se divise en trois parties. La première est une reconstitution généalogique du lignage, depuis leur arrivée à Metz (vers 1230) jusqu'au XVIe siècle, soit sur près de trois cents ans. L'auteur a décidé de clore son étude en 1552 puisque l'échec du siège de la ville de Metz dirigée par Charles Quint entraîne un bouleversement dans l'organisation administrative de la cité. Engagés dans la Réforme, ils participent aux conflits religieux, néanmoins ce n'est qu'au XVIIe siècle que la famille s'éteint à la suite des décès de ces deux dernières représentantes.
Façade de l'hôtel de Heu, rue de la Fontaine (Cliché P.M
Mercier)
La seconde partie aborde le volet économique de la thèse. M. Mercier tente de recomposer, à l'aide de cartes et de tableau tout en synthétisant les données glanées dans les archives, le patrimoine foncier des Heu. Cette section met en évidence les mécanismes qui sous-tendent la constitution de ces biens. Les pages de ce chapitre montrent comment le système de l'engagère permet le transfert des biens fonciers détenus par une petite noblesse acculée par les difficultés vers les financiers messins. Ces folios illustrent ainsi un exemple de modèle de présentation d'une seigneurie rurale à la fin du Moyen Âge, soulignant la stratégie du patriciat messin dans ce domaine et leur grande connaissance du terroir.
Cheminée de la ferme Saint-Ladre ornée du blason des Heu (à droite) Metz, Musées de la Cour d’Or
Enfin, la troisième question du mémoire porte sur l'implication des Heu dans la société messine. Plus particulièrement, cette section tend à montrer de façon concrète et argumentée comment une famille « étrangère » parvient en l'espace de deux générations à devenir l'une des plus importantes de Metz et à prendre rang au sein du patriciat urbain.
Tombeau de Jeannette de Heu dans l'église Saint-Martin de Metz (cliché P.M Mercier)
Cette thèse met en évidence les grands traits de l'histoire des Heu et disons-le des lignages messins en général. En résumé, les Heu sont une famille d'hommes nouveaux devenus, dans la première moitié du XVIe siècle, les plus riches propriétaires fonciers de Metz ; leur fortune se maintient jusqu'au XVIe siècle ; enfin, ils accèdent par mariages au milieu du patriciat noble. En revanche, ils ne semblent pas qu'ils aient joué un rôle de premier plan parmi les dirigeants de la cité jusqu'au XVIe siècle. De même, ils se sont peu intéressés à la vie ecclésiastique, sauf dans la première moitié du XVIe siècle, où la famille opère un renversement complet dans sa participation à la vie publique et religieuse.
Arsenal Ms. 5028, fol. 41 : Guillaume de Heu et dame Colette Lohier - fol. 43 : Nicolas Ier de Heu et dame Isabelle Mortel.
Vous trouverez ci-dessous les liens vers la thèse et vers l'article concernant le manuscrit de l'Arsenal 5028 et contenant des miniatures de cette famille.
Pierre-Marie Mercier - Les Heu, une famille patricienne de Metz (XIVe - XVIe siècles) Généalogie de la maison de Heu, établie à Metz et dans le pays de Liège, précédée de l’horoscope dressé pour Nicolas de Heu par l’astrologue Laurent le Frison , BSAL, 1857, pp. 65-97 (consultable via Gallica).
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Commentaires
Cher Monsieur Mercier,
J'aurais aimé pouvoir échanger avec vous au sujet de votre thèse, sur le Heu, dans la perspective d'une journée d'étude organisée par le CRULH-Metz l'année prochaine. Pourriez-vous s'il vous plait m'indiquer une adresse et éventuellement un numéro de téléphone ?
Cordiales salutations,
Jérôme Viret,
Professeur d'histoire moderne - Histoire de la famille
jerome.viret@univ-lorraine.fr
tel : 06 43 84 14 41