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Par Historiametensis le 11 Février 2015 à 22:01
Le 10 mars 2013, l’association Historia Metensis a réalisé le relevé topographique du dernier tronçon de l’enceinte médiévale de Metz (ill.1). Celui-ci comprenait les murs de courtine des XIIIe et XIVe s., la tour des Potiers d’étain, une bretèche (ou tour-porte ?), une fausse braie, un moineau (ou caponnière) et une tour d’artillerie. Comme les années précédentes, l’objectif de ce relevé était double : établir un relevé précis des restes des fortifications médiévales et les confronter aux sources en archives.
1. Vue de la fausse braie de la porte des Allemands (1526-1527)
Édifié au nord de la porte des Allemands dans le premier quart du XIIIe s., le mur reliant la porte des Allemands à la tour des Potiers d’étain était un mur de courtine. Par sa hauteur (8 m) et son épaisseur (3 m), il permettait de défendre la cité et de résister aux tirs de toutes sortes. Le mur actuel ne semble toutefois plus présenter son tracé originel. Écroulé une première fois en 1523 en raison de mauvaises conditions météorologiques, il est reconstruit en 1526, en même temps que le mur de fausse braie. Entre temps, la zone sert de carrière à ciel ouvert. D’après les vues anciennes, le tracé du mur semblait toutefois être rectiligne, ne présentant pas d’angles. Il est possible qu’une reconstruction du mur soit intervenue dans les années 1730 par L. de Cormontaigne, comme en témoignent plusieurs portes présentant un encadrement typique de cette époque. C’est à cette époque que la fortification est recouverte d’un rempart de terre.
2. Vestiges de la tour des Potiers d'étain
Le mur du XIIIe s. vient se raccorder à une tour d’artillerie, la tour des Potiers d’étain (ill.2). Construite en 1381, elle est de forme heptagonale. Remblayée par ce rempart de terre, elle est découverte en 1911 lors des travaux d’urbanisme allemands. Nos observations laissent penser que la tour était enserrée par un mâchicoulis et était voûtée. Elle faisait la jonction entre le mur de la Grève édifié à la même époque et le mur de l’Épaisse muraille, datant du XIIIe s. Il ne reste aujourd’hui que le départ de ce mur, mais à l’origine, il enserrait le quartier de la Grève, le laissant en dehors de toute protection. En raison de son nom, cette partie de la ville devait être inhospitalière à cause de la présence de sable et de gravier.
3. Bretèche construite sur le mur de la Grève
En 1381, la Grève est mise en sécurité par un mur, dont la partie nord a été étudiée en 2011. Détruit partiellement en 1911, le mur est construit en moellons équarris en calcaire de Jaumont. D’après les sources de la seconde moitié du XVe s., ce matériau local était extrait dans les carrières du mont Saint-Quentin, situées à quelques kilomètres à l’ouest de Metz. D’après plusieurs vues de l’époque moderne, il comportait des créneaux et des merlons percés de meurtrières. Ceux-ci ont été démantelés en 1676, car ils étaient devenus inutiles en raison de la mise en place d’un système de fortification bastionné voulu par Vauban.
4. Caponnière Desch vue du nord
Ce tronçon présente un élément remarquable, dont seule la partie ouest est visible, sa face avant ayant été remblayée par la fausse braie (ill.3). Sa configuration est similaire à la bretèche étudiée en 2011. Sa face avant est visible sur plusieurs documents de l’époque moderne. Elle diffère légèrement de cette dernière, mais pourrait correspondre également à une bretèche ou à une tour-porte.
5. Intérieur de la caponnière Desch
En 1526-1527, après l’effondrement d’une partie du mur, celui-ci est reconstruit et se voit doublé d’un massif mur de fausse braie, haut de plus de 13 m. Il est flanqué d’un moineau, traditionnellement dénommé « caponnière Desch » (ill. 4 et 5), et d’une tour d’artillerie (ill.6), toutes les deux équipées de canonnières. On ralliait ces deux ouvrages à l’aide de souterrains, détruits pour la plupart.
6. Tour d'artillerie
Cet important ouvrage est à mettre en relation avec la construction des salles de tir de la porte des Allemands en 1529, étudiées en 2012, et qui permettaient d’accéder à la fausse braie en toute sécurité. Tout ceci est l’œuvre de Philippe Desch, magistrat de la cité de Metz et alors gouverneur des Murs. Il a laissé plusieurs traces l’attestant, comme des bas-reliefs, une statue et des inscriptions. L’une d’elles, gravée sur la clé de voûte de la caponnière Desch (ill. 7), le désigne comme maître de l’ouvrage (de la fausse braie, de la caponnière et de la tour d’artillerie). Cette même inscription mentionne un certain Pierron Peltre comme clerc (secrétaire) des gouverneurs des Murs, Thiedrich comme maître maçon et Faquenel comme maître d’œuvre de la caponnière. Cet ensemble architectural présente la particularité d’être orné de bas-reliefs à caractère militaire (boulets explosifs, pointes de diamant…). Une autre inscription nous informe que la partie sud de la fausse braie a été construite sur pilotis, tandis que la partie nord l’a été à partie de fondations réalisées avec un coffrage en bois.
7. Inscription dans la caponnière mentionnant Philippe Desch comme maître d'ouvrage
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Par Historiametensis le 18 Décembre 2014 à 20:38
Salles est de la porte des Allemands vues de l'est
Les 23 et 24 août 2012, l’association Historia Metensis a profité des travaux de réhabilitation des salles de la porte des Allemands pour réaliser leur relevé. Trois salles construites entre 1529 et 1531 ont ainsi été étudiées par ses bénévoles. Comme pour les tronçons de l’enceinte médiévale étudiés les années passées, l’objectif était double : établir un relevé précis de ces vestiges et les confronter aux sources en archives.
Archère bouchée lors de la construction du passage voûté
Avant 1529, date de construction du passage voûté (salle occidentale), il n’existait que la porte primitive, augmentée d’un baile et d’un ouvrage avancé construits en 1444. Le mur d’enceinte, construit avant 1216, venait buter contre la tour nord. Il était percé d’archères, rebouchées lors de la construction du passage voûté en 1529.
Passage voûté construit en 1529
Afin de pouvoir accéder à la fausse braie - construite en 1526-1527 - depuis la porte des Allemands, Philippe Desch, gouverneur des Murs, fait construire contre le mur du XIIIe s. un passage voûté (salle ouest) en 1529, comme l’atteste une inscription gravée sur un des blocs de la voûte. Longue de 19 m pour 7 m de large, cette salle de 158 m² s’élargit vers le sud. Elle est recouverte d’une voûte, soutenue par huit arcs en berceau. Leurs claveaux sont des blocs taillés en calcaire de Jaumont, dont les joints sont composés de feuilles d’ardoise, matériau résistant aux fortes pressions, au gel et aux intempéries. Une série de marques numériques (de I à VII) a été gravée sur les claveaux afin de signifier l’ordre de pose. D’autres marques, relevées sur les claveaux de l’arc de la façade nord, révèlent le travail d'au moins cinq tailleurs de pierre. À l’origine, l’accès au passage voûté depuis la porte des Allemands se faisait à partir de la plateforme située au-dessus des salles grâce à une tourelle d’escalier, dont les vestiges sont encore visibles. Cette tourelle semble perdurer jusqu’à la mise en place - probablement en 1735 - de deux escaliers qui permettent aujourd’hui d’accéder à la salle basse.
Inscription mentionnant Philippe Desch comme maître d'oeuvre du passage voûté
Peu de temps après, une seconde salle est construite à l’est du passage voûté (salle ouest). La tourelle d’escalier semble être conservée et rester l’unique accès à ces salles depuis la porte des Allemands, comme le montre la réfection réalisée dans le mur médian lors de la construction de l’escalier d’accès à la salle basse. La porte percée dans le mur méridional n’est qu’un ajout du début du XXe siècle. L’architecture de cette seconde salle est similaire à celle du passage voûté (salle ouest). D’une surface de 122 m², elle est longue de 20 m et large au maximum de 7 m. Les plans anciens montrent qu’à l’origine, il est probable que le mur oriental n’était percé que par une, voire plusieurs canonnières, et non par des fenêtres qui sont des ajouts ultérieurs, comme les quatre coussièges. Cette salle devait ainsi servir de salle de tir, tout en permettant aux soldats de rester à l’abri pour rejoindre la fausse braie. Quant à la date de construction de cette seconde salle, elle demeure incertaine, bien qu’il soit sûr qu’elle ait été construite entre 1529 et 1552, date à laquelle aucun ajout n’est opéré sur les éléments militaires médiévaux. Dans son étude, Christian Corvisier avance la date de 1531 en raison de l’architecture similaire de la salle basse du baile construite à cette époque.
Vestiges de la tourelle d'escalier
Simultanément, une salle basse a été construite sous la salle est. D’une superficie de 77 m², elle est longue de 20 m pour une largeur de 7 m, tandis que sa hauteur sous voûte est de 6 m. Le mur oriental est percé de trois canonnières, dont une n’est visible que depuis l’extérieur, puisqu’à l'intérieur elle est cachée par un escalier construit à l’époque moderne.
Salle est
Au cours des siècles suivants, plusieurs remaniements ont lieu. En 1675, en raison des aménagements de Vauban, le passage voûté est cloisonné et transformé en écuries. En 1735, après la construction des bâtiments sur la plateforme, la tourelle d’escalier est probablement détruite et de nouveaux escaliers, notamment celui d’accès à la salle basse, sont construits. C’est probablement à cette époque qu’une première fenêtre est percée au sud du mur oriental. Entre 1907 et 1944, une annexe des Musées de Metz est installée dans les salles hautes, accueillant les collections d’arts et traditions populaires du Pays messin. Pour cela, plusieurs modifications sont apportées. Plusieurs portes et fenêtres sont percées dans les murs des deux salles hautes. On peut rapprocher ces transformations avec celles entreprises par E. Viollet-le-Duc au milieu du XIXe siècle en France. Abandonnées depuis 1944, les salles sont réhabilitées par la ville de Metz en 2014.
Voûte de la salle basse
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Par Historiametensis le 5 Octobre 2014 à 10:00
Dans le cadre de ses recherches sur l’enceinte médiévale de Metz, les membres de l’association Historia Metensis ont eu l’opportunité de visiter ce samedi, 4 octobre, les vestiges de l’ancienne tour d’Enfer (ou tour des Wassieux) grâce à l’autorisation spéciale du commandement militaire de la place de Metz.
Les vestiges de la tour d'Enfer mis au jour au début du XXe s. (Musée de la Cour d'Or - Metz Métropole)
Localisée sous les jardins du palais du Gouverneur, la tour d’Enfer a été élevée en 1515 sur les ordres de Nicolas de Heu, alors Gouverneur des murs et chargé de ce fait de l’entretien de cette portion de l’enceinte. Il s’agit d’une énorme tour d’artillerie de 23 mètres de diamètre flanquée dans l’angle sud-ouest de la ville.
Relevé du front sud de l'enceinte médiévale réalisé par les chercheurs allemands (début XXe s.)
Fortement endommagée lors du siège de la ville par Charles Quint en 1552, elle est arasée et enfouie sous le bastion d’Enfer avec la construction de la citadelle en 1560-1561. Au début du XXe siècle, à l’occasion du démantèlement de celle-ci, les vestiges de la tour d’Enfer sont mis au jour et relevés par les chercheurs allemands. Ils sont finalement préservés et intégrés au projet de construction du palais du Gouverneur.
Visite de la tour d'Enfer par les membres d'Historia Metensis (2014)
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Par Historiametensis le 27 Octobre 2013 à 18:53
Conférence de Claude Oberlin, spécialiste en glyptographie
Les signes lapidaires sur les édifices du Moyen Âge
samedi 2 novembre 2013, Cloître des Récollets, salle capitulaire, 14h (nombre de places limité)
Les marques lapidaires ont traversé des millénaires, leurs formes sont variables, suivant les époques et leurs origines. Une évolution du graphisme se révèle dans le temps, le lapicide se distingue et se structure en une marque élaborée. La construction médiévale s'élance au rythme d la virtuosité de ces hommes de l'art. Le glyphe, signature du tailleur, se structure s'anoblit, se perfectionne et l'assurance des hommes transparaît au travers de leur monogramme. Les édifices se construisent et traversent la nuit des temps.
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Par Historiametensis le 12 Octobre 2013 à 09:35
Les 14-15 septembre derniers, Historia Metensis a participé aux 30e Journées européennes du Patrimoine, en collaboration avec la Ville de Metz, notamment le service des Archives municipales. Dans le sublime cadre du cloître des Récollets, l’association a proposé l’exposition « Défendre Metz au Moyen Âge. Une architecture au service des hommes », la projection du film « Metz. L’évolution de la fortification au Moyen Âge », des ateliers artisanaux médiévaux, une conférence et deux visites du cloître.
Au total, vous étiez 2535 à nous avoir rendu visite ! Un grand merci à tous, ainsi qu’à tous les participants présents au cours des deux jours et à nos hôtes !
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