• Le relevé 2012 de l’enceinte médiévale de Metz

     Le 17 février 2012, l’association Historia Metensis a poursuivi le relevé topographique d’un nouveau tronçon de l’enceinte médiévale de Metz. Ce dernier, compris entre l’ancienne poterne en Chandellerue et le pont Sainte-Barbe, comportait également trois tours et un mur de fausse-braie.

    TRonçon relevé en 2012

    Tronçon relevé en 2012 

    Comme en 2011, l’objectif de ce relevé était double : établir un relevé précis des restes des fortifications médiévales et les confronter aux sources en archives. En effet, aucune étude exhaustive n’a été faite sur ce sujet, alors qu’entre la fin du XVIe siècle et le début du XXe siècle, 80 % de l’ouvrage défensif ont été détruits. Sur les 5500 mètres originels, il ne reste aujourd’hui qu’un peu plus de 1000 m de mur, garnis d’une dizaine de tours, de deux poternes et d’une porte d’entrée, que constitue la porte des Allemands. L’édification de l’enceinte est achevée à la fin du premier quart du XIIIe siècle et elle protège un territoire d’environ 160 hectares.

    Relevé du mur en ChandellerueRelevé du mur en Chandellerue 

    Le tronçon étudié en 2012 comporte des éléments datés essentiellement du premier quart du XIIIesiècle (mur de courtine, poterne en Chandellerue, tours de la Cité), ainsi que de la fin du XVe siècle (mur de fausse-braie). Ce relevé topographique a permis de combler quelques lacunes quant à la connaissance sur cette partie du front de Seille. Bien qu’abondantes qu’à partir du début du XIVe siècle, les sources d’archives et les chroniques nous ont fourni des informations permettant la compréhension de la fortification messine. 

    Vue du chemin de ronde

    Vue du chemin de ronde 

    La partie relevée se compose d’un mur de courtine reliant l’ancienne poterne en Chandellerue à l’ancienne porte Sainte-Barbe, détruite en 1904. Construit dans le premier quart du XIIIe siècle, le mur, large de 3 m en moyenne, est long de 165 m. Tronqué à son extrémité nord, il présente un angle de 10° aux deux-tiers de sa longueur. Construit avec du calcaire bleu, certaines zones de ce mur ont été réparées à l’aide de calcaire de Jaumont. À la fin du XIVe siècle, le tronçon venant englober la Grève s’y raccorde au sud de la poterne en Chandellerue. Au cours de la première Annexion, le mur de courtine a été remblayé sur environ 5 m, laissant un peu plus de 6 m de l’édifice encore visibles. Sa partie supérieure, aujourd’hui tronquée, possédait un crénelage démantelé en 1676. Une tourelle d’escalier construite à l’angle du pont des Grilles de la Basse-Seille et du mur de courtine permettait d’accéder au niveau inférieur du pont à partir du chemin de ronde.

    La poterne en Chandellerue (XIIIe s.)

    La poterne en Chandellerue (XIIIe siècle) 

    Afin de pénétrer dans la ville, la poterne en Chandellerue a été percée dans le mur dès le début du XIIIe siècle. Encadrée par deux tours semi-circulaires, son passage voûté est probablement bouché au milieu du XVIe siècle, lorsque les terrains situés à l’ouest du mur échouent aux autorités militaires afin d’y construire le Retranchement de Guise.

    À 30 m au nord de la poterne, le mur était défendu par trois tours dites « de la Cité », en raison de leur entretien qui était à la charge de la ville. Construites également dans le premier quart du XIIIe siècle, elles sont espacées les unes des autres d’une trentaine de mètres. L’une d’elle est de forme semi-circulaire, tandis que les deux autres présentent une forme en éperon. Dans le but de les défendre, archères et canonnières y ont été percées. Une seule archère, mise en place au moment de la construction de la tour, a été observée. Aujourd’hui murée, elle semble remplacée par une série de canonnières entre la fin du XVe et le début du XVIe siècle.

    Une des tours de la cité percée d'une archère et d'une c

    Une des tours de la cité percée d'une archère et d'une canonnière 

    Cette adaptation à l’évolution de l’artillerie s’observe aussi par la construction d’un mur de fausse-braie, percé de meurtrières, au cours de la seconde moitié du XVe siècle.

    Un compte-rendu plus exhaustif est prévu d’ici le début de l’année 2014 et sera publié dans la revue les Cahiers Lorrains.

    L’association poursuivra le relevé de l’enceinte médiévale de Metz en mars 2013 en étudiant le secteur de la fausse-braie située au nord de la porte des Allemands, comprenant, entre autres, la caponnière Desch.

     


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